POUR UNE EUROPE OUVERTE, DÉMOCRATIQUE, SOLIDAIRE ET PACIFIQUE
Avec les Grecs ! apelle au Rassemblement de soutien au peuple grec,
Dimanche 28 juin à 17h, Place de la République, Paris, France.
Ολοι και όλες αύριο 28 του Ioύνη στην Place de la République, στην πλατεία της Δημοκρατίας, στο Παρίσι στις 5μμ : Oχι στα μνημόνια, θερμή στήριξη σε όλη την κυβέρνηση, να ενώσουμε τις δυνάμεις μας στη Γαλλία με τα κινήματα στην Ελλάδα...
Le Premier Ministre grec, Alexis Tsipras, a invité le peuple à décider souverainement de son avenir, par un référendum organisé le 5 juillet.
Le gouvernement grec a livré un rude combat dans des conditions d'asphyxie financière inouïes pour aboutir à un accord viable et mutuellement bénéfique avec ses partenaires.
Après cinq mois de négociations, les institutions en sont venues à poser un ultimatum qui contrevient aux principes de l'UE et sape la relance de la société et de l'économie grecques.
Les créanciers exigent que le gouvernement grec applique les politiques mémorandaires d'austérité comme l'avaient fait ses prédécesseurs.
Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l'humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l'obsession du FMI et des institutions européennes pour une politique d'extrême austérité.
Nous invitons le peuple français, tous les mouvements et associations à manifester leur solidarité avec le peuple grec et leur rejet des diktats de l'austérité.
NON aux chantages et aux ultimatums
NON aux chantages et aux ultimatums
NON à la faillite sociale
NON aux mémoranda et à l'austérité
Pour la dignité et le bien-être des peuples européens
Pour une Europe démocratique et solidaire
NON aux mémoranda et à l'austérité
Pour la dignité et le bien-être des peuples européens
Pour une Europe démocratique et solidaire
Dimanche 28 juin à 17h
L'Allemagne voudrait quitter l'euro qu'elle ne s'y prendrait pas autrement
Quand on n'a plus rien à perdre, on ne transige plus. C'est la situation dans laquelle se trouvent Alexis Tsipras et le gouvernement grec face à leurs créanciers et face aux autres européens. Et qui en appelle au peuple, au sien, par voie de referendum. Mais alors, que dire de l'Allemagne qui, elle non plus, ne transige plus ?
Certes, la Grèce est prête, le cas échéant, à se retrouver exclue de fait de la zone euro, voire de l'Europe : d'aucuns estiment qu'elle a au moins un « plan B » sous le coude, avec l'aide de la Russie...
Vous ne ferez croire à personne qu'Angela Merkel et Wolfgang Schäuble n'ont jamais examiné cet aspect des choses. Et si la Grèce, une fois sortie de l'euro s'en sortait mieux ? Grâce à Moscou, grâce à une solution « à l'islandaise » , grâce aux Chinois, aux Turcs, que sais-je? Qu'importe : l'issue quelle qu'elle soit pourrait donner des idées (souverainistes) à l'Italie, l'Espagne, le Portugal voire la France. Et ça aussi, les Allemands le savent.
Le gouvernement allemand semble donc aussi prêt à jouer la peau de l'euro. Il lui reste à ne pas porter, politiquement s'entend, le chapeau de l'échec retentissant de la monnaie unique. Par contre, le chapeau irait si bien aux Grecs, vous ne trouvez pas ?
Je cite ici le regretté Bernard Maris (assassiné lors de l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015) qui écrivait ceci il y a un peu plus d'un an : « Plus de vingt ans de guerre économique ont passé, et l’industrie allemande a laminé les industries italienne et surtout française. Aujourd’hui la guerre est terminée et gagnée. La part des exportations de l’Allemagne en zone euro représente 10% du total. Le reste est hors zone euro, aux Etats-Unis et en Asie. L’Allemagne n’a plus besoin de la zone euro. Au contraire : la zone euro commence à lui coûter cher, à travers les plans de soutien à la Grèce, au Portugal, et à l’Espagne, à tel point qu’elle songe elle aussi à quitter l’euro.
Il est bien évident que ni la Grèce, ni le Portugal, ni l’Espagne, ni même la France et l’Italie ne pourront jamais rembourser leur dette avec une croissance atone et une industrie dévastée. La zone euro éclatera donc à la prochaine grave crise de spéculation contre l’un des cinq pays précités. »
En clair : le maintien de la monnaie unique entraînera un jour (peut-être lointain) une intégration politique qui obligerait les Allemands à être solidaires de Grecs, des Italiens, des Espagnols, des Portugais, des Français....
Impensable dans un pays qui compte – on ne le dira jamais assez – plus de 12 millions de personnes sous le seuil de pauvreté et de plus en plus de retraités, pour cause de déficit démographique... et qui a donc impérativement besoin d'une monnaie forte.
« Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage », dit un vieux proverbe français. Et pourtant, les élites françaises semblent être les premières à croire que les Grecs ont la rage...
Grèce, une asphyxie financière programmée
(Copie d'un article du Monde Diplomatique en ligne)
La totalité de l'article, très passionnant, étant réservé aux abonnés du Monde Diplomatique, journal le plus répandu sur la planète et le moins aidé par l'Etat qui lui préfère les "programmes télé" et les journaux pipeules, veuillez trouver ci-joint cet article de Stelios Kouloglou.
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Solidarité avec le peuple grec et honte aux suppôts du système financiarisé et mondialisé imposé par les USA.
Grèce, le coup d’Etat silencieux
Semaine après semaine, le nœud coulant des négociations étrangle progressivement le gouvernement grec. De hauts dirigeants européens ont d’ailleurs expliqué au « Financial Times » qu’aucun accord ne serait possible avec le premier ministre Alexis Tsipras avant qu’il ne « se débarrasse de l’aile gauche de son gouvernement ». L’Europe, qui prêche la solidarité, ne la consentirait-elle qu’aux conservateurs ?
par Stelios Kouloglou, juin 2015
A Athènes, « tout change et tout reste pareil », comme le dit une chanson traditionnelle grecque. Quatre mois après la victoire électorale de Syriza, les deux partis qui ont gouverné le pays depuis la chute de la dictature, le Mouvement socialiste panhellénique (Pasok) et la Nouvelle Démocratie (droite), sont totalement discrédités. Le premier gouvernement de gauche radical dans l’histoire du pays depuis le « gouvernement des montagnes (1) », au temps de l’occupation allemande, jouit d’une grande popularité (2).
Mais si personne ne mentionne plus le nom de la « troïka » détestée, car responsable du désastre économique actuel, les trois institutions — Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) — poursuivent leur politique. Menaces, chantages, ultimatums : une autre « troïka » impose au gouvernement du nouveau premier ministre Alexis Tsipras l’austérité qu’appliquaient docilement ses prédécesseurs.
Avec une production de richesse amputée d’un quart depuis 2010 et un taux de chômage de 27 % (plus de 50 % pour les moins de 25 ans), la Grèce connaît une crise sociale et humanitaire sans précédent. Mais en dépit du résultat des élections de janvier 2015, qui ont donné à M. Tsipras un mandat clair pour en finir avec l’austérité, l’Union européenne continue à faire endosser au pays le rôle du mauvais élève puni par les sévères maîtres d’école de Bruxelles. L’objectif ? Décourager les électeurs « rêveurs » d’Espagne ou d’ailleurs qui croient encore à la possibilité de gouvernements opposés au dogme germanique.
La situation rappelle le Chili du début des années 1970, lorsque le président américain Richard Nixon s’employa à renverser Salvador Allende pour empêcher des débordements similaires ailleurs dans l’arrière-cour américaine. « Faites hurler l’économie ! », avait ordonné le président américain. Lorsque ce fut fait, les tanks du général Augusto Pinochet prirent la relève...
Le coup d’Etat silencieux qui se déroule en Grèce puise dans une boîte à outils plus moderne — des agences de notation aux médias en passant par la BCE. Une fois l’étau en place, il ne reste plus que deux options au gouvernement Tsipras : se laisser étrangler financièrement s’il persiste à vouloir appliquer son programme ou renier ses promesses et tomber, abandonné par ses électeurs.
C’est justement pour éviter la transmission du virus Syriza — la maladie de l’espoir — au reste du corps européen que le président de la BCE Mario Draghi a annoncé le 22 janvier 2015, soit trois jours avant les élections grecques, que le programme d’intervention de son institution (la BCE achète chaque mois pour 60 milliards d’euros de titres de la dette aux Etats de la zone euro) ne serait accordé à la Grèce que sous conditions. Le maillon faible de la zone euro, celui qui a le plus besoin d’aide, ne recevrait de soutien que s’il se soumettait à la tutelle bruxelloise.
Menaces et sombres prédictionsLes Grecs ont la tête dure. Ils ont voté Syriza, contraignant le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à les rappeler à l’ordre : « Les Grecs doivent comprendre que les problèmes majeurs de leur économie n’ont pas disparu du seul fait qu’une élection a eu lieu » (Reuters, 27 janvier 2015). « Nous ne pouvons faire d’exception pour tel ou tel pays », a confirmé Mme Christine Lagarde, directrice générale du FMI (The New York Times, 27 janvier 2015), cependant que M. Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE, renchérissait :« La Grèce doit payer, ce sont les règles du jeu européen » (The New York Times, 31 janvier et 1er février 2015).
Une semaine plus tard, M. Draghi démontrait que l’on savait également « faire hurler l’économie » au sein de la zone euro : sans la moindre justification, il fermait la principale source de financement des banques grecques, remplacée par l’Emergency Liquidity Assistance (ELA), un dispositif plus coûteux devant être renouvelé chaque semaine. Bref, il plaçait une épée de Damoclès au-dessus de la tête des dirigeants grecs. Dans la foulée, l’agence de notation Moody’s annonçait que la victoire de Syriza « influait négativement sur les perspectives de croissance » de l’économie (Reuters, 27 janvier 2015).
Le scénario du Grexit (la sortie de la Grèce de la zone euro) et du défaut de paiement revenait à l’ordre du jour. Quarante-huit heures à peine après les élections de janvier, le président de l’Institut allemand pour la recherche économique, M. Marcel Fratzscher, ancien économiste à la BCE, expliquait que M. Tsipras jouait « un jeu très dangereux » : « Si les gens commencent à croire qu’il est vraiment sérieux, on pourrait assister à une fuite massive des capitaux et à une ruée vers les banques. Nous en sommes au point où une sortie de l’euro devient possible »(Reuters, 28 janvier 2015). Exemple parfait de prophétie autoréalisatrice qui conduisit à aggraver la situation économique d’Athènes.
Syriza disposait d’une marge de manœuvre limitée. M. Tsipras avait été élu pour renégocier les conditions attachées à l’« aide » dont son pays avait bénéficié, mais dans le cadre de la zone euro, l’idée d’une sortie ne bénéficiant pas d’un soutien majoritaire au sein de la population. Celle-ci a été convaincue par les médias grecs et internationaux qu’un Grexit constituerait une catastrophe d’ampleur biblique. Mais la participation à la monnaie unique touche d’autres cordes, ultrasensibles ici.
Dès son indépendance, en 1822, la Grèce a balancé entre son passé au sein de l’Empire ottoman et l’« européanisation », un objectif qui, aux yeux des élites comme de la population, a toujours signifié la modernisation du pays et sa sortie du sous-développement. La participation au « noyau dur » de l’Europe était censée matérialiser cet idéal national. Pendant la campagne électorale, les candidats de Syriza se sont donc sentis obligés de soutenir que la sortie de l’euro constituait un tabou.
Au centre de la négociation entre le gouvernement Tsipras et les institutions, la question des conditions fixées par les prêteurs : les fameux mémorandums, qui, depuis 2010, obligent Athènes à appliquer des politiques d’austérité et de surimposition dévastatrices. Plus de 90 % des versements des créanciers leur reviennent pourtant directement — parfois dès le lendemain ! —, puisqu’ils sont affectés au remboursement de la dette. Comme l’a résumé le ministre des finances Yanis Varoufakis, qui réclame un nouvel accord avec les créanciers, « la Grèce a passé ces cinq dernières années à vivre pour le prêt suivant comme le drogué qui attend sa prochaine dose » (1er février 2015).
Mais comme le non-remboursement de la dette équivaut à un « événement de crédit », c’est-à-dire à une sorte de banqueroute, le déblocage de la dose est une arme de chantage très puissante aux mains des créanciers. En théorie, puisque les créanciers ont besoin d’être remboursés, on aurait pu imaginer qu’Athènes disposait aussi d’un levier de négociation important. Sauf que l’activation de ce levier aurait conduit la BCE à interrompre le financement des banques grecques, entraînant le retour à la drachme.
Rien d’étonnant donc si, trois semaines à peine après les élections, les dix-huit ministres des finances de la zone euro ont envoyé un ultimatum au dix-neuvième membre de la famille européenne : le gouvernement grec devait appliquer le programme transmis par ses prédécesseurs ou s’acquitter de ses obligations en trouvant l’argent ailleurs. Dans ce cas, concluait leNew York Times, « beaucoup d’acteurs du marché financier pensent que la Grèce n’a guère d’autre choix que de quitter l’euro » (16 février 2015).
Pour échapper aux ultimatums étouffants, le gouvernement grec a sollicité une trêve de quatre mois. Il n’a pas réclamé le versement de 7,2 milliards d’euros, mais espérait que, pendant la durée du cessez-le-feu, les deux parties parviendraient à un accord incluant des mesures pour développer l’économie puis résoudre le problème de la dette. Il eût été maladroit de faire tomber tout de suite le gouvernement grec ; les créanciers ont donc accepté.
Athènes pensait pouvoir compter — provisoirement, du moins — sur les sommes qui allaient rentrer dans ses caisses. Le gouvernement espérait disposer, dans les réserves du Fonds européen de stabilité financière, de 1,2 milliard d’euros non utilisé dans le processus de recapitalisation des banques grecques, ainsi que de 1,9 milliard que la BCE avait gagné sur les obligations grecques et promis de restituer à Athènes. Mais, à la mi-mars, la BCE annonçait qu’elle ne restituerait pas ces gains, tandis que les ministres de l’Eurogroupe décidaient non seulement de ne pas verser la somme, mais de la transférer au Luxembourg, comme si l’on craignait que les Grecs ne se changent en détrousseurs de banques ! Inexpérimentée, ne s’attendant pas à de pareilles manœuvres, l’équipe de M. Tsipras avait donné son accord sans exiger de garanties. « En ne demandant pas d’accord écrit, nous avons commis une erreur », a reconnu le premier ministre dans une interview à la chaîne de télévision Star, le 27 avril 2015.
Le gouvernement continuait à jouir d’une grande popularité, en dépit des concessions auxquelles il a consenti : ne pas revenir sur les privatisations décidées par le gouvernement précédent, ajourner l’augmentation du salaire minimum, augmenter encore la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Berlin a donc lancé une opération visant à le discréditer. Fin février, le Spiegel publiait un article sur les « relations torturées entre Varoufakis et Schäuble »(27 février 2015). L’un des trois auteurs en était Nikolaus Blome, récemment transféré de Bild au Spiegel, et héros de la campagne menée en 2010 par le quotidien contre les « Grecs paresseux » (3). Le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble, qui, fait rare dans l’histoire de l’Union européenne, mais aussi de la diplomatie internationale, ironisait publiquement sur son homologue grec, qu’il qualifiait de « stupidement naïf »(10 mars 2015), était présenté par le magazine allemand comme un Sisyphe bienveillant, désolé de ce que la Grèce soit condamnée à échouer et à quitter la zone euro. Sauf si, insinuait l’article, M. Varoufakis était démis de ses fonctions.
Tandis que fuites, sombres prédictions et menaces se multipliaient, M. Dijsselbloem avançait un nouveau pion, déclarant dans le New York Times que l’Eurogroupe examinait l’éventualité d’appliquer à la Grèce le modèle chypriote, soit une limitation des mouvements de capitaux et une réduction des dépôts (19 mars 2015)... Une annonce qu’on peine à interpréter autrement que comme une tentative — infructueuse — de provoquer une panique bancaire. Tandis que la BCE et M. Draghi resserraient encore le nœud coulant, limitant davantage les possibilités pour les banques grecques de se financer, Bildpubliait un pseudo-reportage sur une scène de panique à Athènes, n’hésitant pas à détourner une photographie banale de retraités faisant la queue devant une banque pour toucher leur retraite (31 mars 2015).
Fin avril, l’opération de Berlin a porté ses premiers fruits. M. Varoufakis a été remplacé par son adjoint Euclide Tsakalotos pour les négociations avec les créanciers. « Le gouvernement doit faire face à un coup d’Etat d’un nouveau genre, a alors déclaré M. Varoufakis. Nos assaillants ne sont plus, comme en 1967, les tanks, mais les banques » (21 avril 2015).
Pour l’instant, le coup d’Etat silencieux n’a touché qu’un ministre. Mais le temps travaille pour les créanciers. Ceux-ci exigent l’application de la recette néolibérale. Chacun avec son obsession. Les idéologues du FMI demandent la dérégulation du marché du travail ainsi que la légalisation des licenciements de masse, qu’ils ont promises aux oligarques grecs, propriétaires des banques. La Commission européenne, autrement dit Berlin, réclame la poursuite des privatisations susceptibles d’intéresser les entreprises allemandes, et ce au moindre coût. Dans la liste interminable des ventes scandaleuses se détache celle, effectuée par l’Etat grec en 2013, de vingt-huit bâtiments qu’il continue d’utiliser. Pendant les vingt années qui viennent, Athènes devra payer 600 millions d’euros de loyer aux nouveaux propriétaires, soit presque le triple de la somme qu’il a touchée grâce à la vente — et qui est directement revenue aux créanciers...
En position de faiblesse, abandonné de ceux dont il espérait le soutien (comme la France), le gouvernement grec ne peut résoudre le problème majeur auquel le pays est confronté : une dette insoutenable. La proposition d’organiser une conférence internationale similaire à celle de 1953, qui dispensa l’Allemagne de la plus grande partie des réparations de guerre, ouvrant la route au miracle économique (4), s’est noyée dans une mer de menaces et d’ultimatums. M. Tsipras s’efforce d’obtenir un meilleur accord que les précédents, mais celui-ci sera sûrement éloigné de ses annonces et du programme voté par les citoyens grecs. M. Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne, a été très clair à ce sujet dès le lendemain des législatives : « Nous ne changeons pas de politique en fonction d’élections » (28 janvier 2015).
Les élections ont-elles donc un sens, si un pays respectant l’essentiel de ses engagements n’a pas le droit de modifier en quoi que ce soit sa politique ? Les néonazis d’Aube dorée disposent d’une réponse toute prête. Peut-on exclure qu’ils bénéficient davantage d’un échec du gouvernement Tsipras que les partisans de M. Schäuble à Athènes ?
Stelios Kouloglou
Journaliste et documentariste. Député européen membre de Syriza.
(1) Lire Joëlle Fontaine, « “Il nous faut tenir et dominer Athènes” », Le Monde diplomatique, juillet 2012.
(2) Selon un sondage du 9 mai publié par le quotidien Efimerida ton Syntakton, 53,2 % de la population jugerait « positive » ou« plutôt positive » la politique du gouvernement.
(3) Lire Olivier Cyran, « “Bild” contre les cyclonudistes », Le Monde diplomatique, mai 2015.
(4) Lire Renaud Lambert, « Dette publique, un siècle de bras de fer », Le Monde diplomatique, mars 2015.
Ούτε δήμιοι ούτε θύματα, Α. Καμύ
Το μόνο που ρωτάω είναι ότι, εν μέσω ενός δολοφονικού κόσμου, συμφωνούμε να συλλογιστούμε σχετικά με το φονικό και να κάνουμε μια επιλογή.
Ναι, πρέπει να υψώσουμε τις φωνές μας. Μέχρι αυτό το σημείο, έχω αποφύγει μια επίκληση στο συναίσθημα. Είμαστε κομματιασμένοι από μια λογική της ιστορίας που έχουμε επεξεργαστεί με κάθε λεπτομέρεια — ένα δίχτυ που απειλεί να μας πνίξει. Δεν είναι το συναίσθημα που μπορεί να κόψει το δίχτυ μιας λογικής που έχει φτάσει σε παράλογα μήκη, αλλά μονάχα ο λόγος που μπορεί να συναντήσει τη λογική στο έδαφός της. Αλλά δεν θα ήθελα να αφήσω την εντύπωση… ότι κάθε πρόγραμμα για το μέλλον μπορεί να υλοποιηθεί χωρίς τις δυνάμεις μας της αγάπης και της αγανάκτησης. Γνωρίζω πολύ καλά ότι χρειάζεται μια ισχυρή κινητήρια δύναμη για να βάλει τους ανθρώπους σε κίνηση και ότι είναι δύσκολο να βάλει κανείς τον εαυτό του σε έναν αγώνα του οποίου οι στόχοι είναι τόσο μέτριοι και όπου η ελπίδα έχει μονάχα μια λογική βάση — και ούτε καν μια τέτοια. Αλλά το πρόβλημα δεν είναι πώς να παρασύρεις τους ανθρώπους· είναι ουσιώδες, αντίθετα, ότι δεν πρέπει να παρασυρθούν, αλλά μάλλον ότι πρέπει να τους κάνεις να καταλάβουν καλά τι κάνουν.
Για να σώσουμε ό,τι μπορεί να σωθεί, έτσι ώστε να ανοίξει κάποιο είδος μέλλοντος — αυτή είναι η πρωταρχική κινητήρια δύναμη, το πάθος και η θυσία που απαιτείται. Απαιτεί μονάχα ότι συλλογιζόμαστε και έπειτα αποφασίζουμε, με σαφήνεια, κατά πόσον η μοίρα της ανθρωπότητας πρέπει να γίνει ακόμη πιο άθλια προκειμένου να επιτευχθούν μακρινοί και θολοί στόχοι, κατά πόσον θα πρέπει να αποδεχθούμε έναν κόσμο γεμάτο με όπλα όπου ο αδελφός σκοτώνει αδελφό· ή αν, αντίθετα, θα πρέπει να αποφύγουμε την αιματοχυσία και τη δυστυχία όσο το δυνατόν περισσότερο έτσι ώστε να δώσουμε μια ευκαιρία για επιβίωση σε επόμενες γενεές καλύτερα εξοπλισμένες από ό,τι είμαστε εμείς.
Από την πλευρά μου, είμαι αρκετά σίγουρος ότι έχω κάνει την επιλογή. Και, έχοντας επιλέξει, νομίζω ότι πρέπει να μιλήσω, ότι πρέπει να δηλώσω ότι ποτέ ξανά δεν θα είμαι ένας από εκείνους, όποιοι κι αν είναι αυτοί, που συμβιβάζονται με το φονικό, και ότι θα πρέπει να υποστώ τις συνέπειες μιας τέτοιας απόφασης. Αυτό. Κι αυτό είναι μέχρι εκεί που μπορώ να πάω προς το παρόν…. Ωστόσο, θέλω να κάνω σαφές το πνεύμα με το οποίο αυτό το άρθρο είναι γραμμένο.
Μας ζητείται να αγαπάμε ή να μισούμε την τάδε ή την δείνα χώρα και τον τάδε ή τον δείνα λαό. Αλλά μερικοί από μας αισθάνονται πάρα πολύ έντονα την κοινή ανθρώπινη φύση μας για να κάνουν μια τέτοια επιλογή. Εκείνοι που αγαπούν πραγματικά το Ρωσικό λαό, σε ευγνωμοσύνη γι’ αυτό που ποτέ δεν έπαψαν να είναι — αυτή την παγκόσμια μαγιά που ο Τολστόι και ο Γκόρκι μίλησαν — δεν τους εύχονται επιτυχία στην πολιτική εξουσία, αλλά μάλλον θέλουν να τους γλυτώσουν, ύστερα από τις δοκιμασίες του παρελθόντος, από μια νέα και ακόμα πιο τρομερή αιματοχυσία. Το ίδιο, επίσης, για τον Αμερικανικό λαό, και τους λαούς της δυστυχισμένης Ευρώπης. Αυτό είναι το είδος των στοιχειωδών αληθειών που είναι πιθανόν να ξεχάσουμε εν μέσω των λυσσασμένων παθών της εποχής μας.
Ναι, είναι ο φόβος και η σιωπή και η πνευματική απομόνωση που προκαλούν ότι πρέπει να καταπολεμηθούν σήμερα. Και είναι η κοινωνικότητα και η παγκόσμια αλληλοεπικοινωνία των ανθρώπων που πρέπει να υποστηριχθεί. Η δουλεία, η αδικία, και τα ψέματα καταστρέφουν αυτήν την επαφή και απαγορεύουν αυτήν την κοινωνικότητα· και γι’ αυτό πρέπει να τα απορρίψουμε. Αλλά αυτά τα κακά είναι σήμερα η ίδια η ουσία της ιστορίας, έτσι ώστε πολλοί τα θεωρούν αναγκαία κακά. Είναι αλήθεια ότι δεν μπορούμε να “δραπετεύσουμε απ’ την ιστορία”, αφού είμαστε χωμένοι μέσα σ’ αυτήν ίσαμε το λαιμό. Αλλά μπορεί κανείς να προτείνει να αγωνιστούμε μέσα στην ιστορία για να διατηρήσουμε από την ιστορία εκείνο το μέρος του ανθρώπου που δεν αποτελεί αρμόζων πεδίο του. Αυτό είναι το μόνο που έχω να πω εδώ. Το “σημείο” του παρόντος άρθρου μπορεί να συνοψιστεί ως εξής:
Τα σύγχρονα έθνη καθοδηγούνται από ισχυρές δυνάμεις κατά μήκος των δρόμων της εξουσίας και της κυριαρχίας. Δεν θα πω ότι οι δυνάμεις αυτές θα πρέπει να συνεχιστούν ή ότι θα πρέπει να παρεμποδιστούν. Χρειάζονται τη βοήθειά μας και, προς το παρόν, γελούν με τις προσπάθειες να τις εμποδίσουν. Έτσι, θα συνεχίζουν. Αλλά θα θέσω μόνο αυτή την απλή ερώτηση: Τί θα συμβεί αν αυτές οι δυνάμεις καταλήξουν σε αδιέξοδο, τί θα γίνει αν αυτή η λογική της ιστορίας στην οποία τόσοι πολλοί βασίζονται αποδεικνύεται τώρα ότι είναι μια χίμαιρα; Τί θα συμβεί αν, παρά τους δύο ή τρεις παγκόσμιους πολέμους, παρά τη θυσία πολλών γενεών και ένα ολόκληρο σύστημα αξιών, τα εγγόνια μας — υποθέτοντας πως θα επιζήσουν — δεν βρεθούν πιο κοντά σε μια παγκόσμια κοινωνία; Είναι πολύ πιθανό ότι οι επιζώντες μιας τέτοιας εμπειρίας θα είναι πολύ αδύναμοι για να κατανοήσουν τα δικά τους βάσανα. Από τη στιγμή που αυτές οι δυνάμεις εξασκούνται και από τη στιγμή που είναι αναπόφευκτο ότι θα συνεχίσουν να το κάνουν, δεν υπάρχει κανένας λόγος για τον οποίο κάποιοι από εμάς δεν θα πρέπει να αναλάβουν να τις διαιωνίσουν, μέσα στην αποκαλυπτική ιστορική θέα που εκτείνεται μπροστά μας, ένα μετριοπαθή σκεπτικισμό που, χωρίς να παριστάνει ότι λύνει τα πάντα, θα είναι έτοιμος συνεχώς να δίνει κάποιο ανθρώπινο νόημα στην καθημερινή ζωή. Το βασικό πράγμα είναι ότι οι άνθρωποι θα πρέπει να ζυγίσουν προσεκτικά το τίμημα που πρέπει να πληρώσουν….
Το μόνο που ρωτάω είναι ότι, εν μέσω ενός δολοφονικού κόσμου, συμφωνούμε να συλλογιστούμε σχετικά με το φονικό και να κάνουμε μια επιλογή. Μετά από αυτό, μπορούμε να διακρίνουμε εκείνους που δέχονται τις συνέπειες του να είναι δήμιοι ή οι συνεργοί των δήμιων, και εκείνους που αρνούνται να το πράξουν με όλες τους τις δυνάμεις και όλο τους το είναι. Δεδομένου ότι αυτή η τρομερή διαχωριστική γραμμή υπάρχει πράγματι, θα είναι ένα κέρδος αν επισημανθεί καθαρά. Πάνω από την έκταση των πέντε ηπείρων κατά τα προσεχή έτη ένας ατέλειωτος αγώνας πρόκειται να επιδιωχθεί μεταξύ της βίας και της φιλικής πειθούς, ένας αγώνας στον οποίο, εγγυημένα, η πρώτη έχει χίλιες φορές πιθανότητες επιτυχίας από ότι η τελευταία. Αλλά έχω πάντα υποστηρίξει ότι, αν αυτός ο οποίος βασίζει τις ελπίδες του στην ανθρώπινη φύση είναι ανόητος, αυτός που παραδίνεται ενώπιον των περιστάσεων είναι δειλός. Και πλέον, η μόνη έντιμη πορεία θα είναι να διακυβεύσουμε τα πάντα σε ένα τρομερό ρίσκο: ότι οι λέξεις είναι πιο ισχυρές από τα πυρομαχικά.
Αναδημοσίευση από eagainst.com