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Δευτέρα 1 Φεβρουαρίου 2016

« MAIS, AU FOND, QU’EST-CE QU’UNE INSTITUTRICE? » Μα, κατά βάθος, τι είναι μια δασκάλα;

Το αφιερωνω, αποκλειστικα, στο συζυγο μου!





Carte blanche d’Olivier Baudoux, époux (très compréhensif) d’une enseignante.
« Mes braves amis,
Aujourd’hui matin, alors que je me réveille de bonne heure, j’ai eu envie de vous livrer la définition du mot « institutrice ». Curieusement, cette définition varie très fort selon la position que l’on occupe dans la vie de l’institutrice. Je m’explique, sans pour autant faire une généralité, il existe évidemment toujours des exceptions, comme partout, qui nous font espérer, de par leur présence, leur compréhension et leur éducation, en un monde meilleur : pour beaucoup de parents d’élèves, une institutrice, c’est une bonne femme à qui on délègue tout, sauf le droit de donner des punitions ou des devoirs à des enfants-rois.

MON INSTIT, CETTE HÉROÏNE

Par contre, on attend d’elle qu’elle enseigne les matières prévues par le programme, qu’elle soit toujours souriante, qu’elle tolère et qu’elle excuse les retards administratifs, 

entendez par là : les journaux de classe non signés, les devoirs non faits, l’argent pour les sorties de classe ou les repas de midi oublié dans le portefeuille de maman, ou sur le comptoir du bistrot préféré du beau-père, et j’en passe. Elle doit aussi donner la note maximum à des enfants passionnés… par Facebook, les consoles de jeux, les programmes télé nocturnes, mais qui ne savent pas ce qu’est un dénominateur en sixième primaire, à la veille de passer un CEB où seuls le bon sens et la logique sont les facultés à posséder pour obtenir la note maximale, avant d’être largués en humanités où la chanson est sensée avoir un air différent.
L’institutrice est aussi une vilaine greluche qui fait ce métier parce qu’elle est tout le temps en congé


Ah oui, la Toussaint, une semaine, Noël (enfin, les congés d’hiver, pardonnez mon insulte), deux semaines, Pâques (oups, les vacances de printemps, décidément, je suis incorrigible), deux semaines, l’Ascension, l’Assomption (décidément, je mérite la lapidation…), encore une petite semaine, et enfin, juillet-août! Ben ça alors, c’est honteux, hein! Alors que nous, pauvres ouvriers, n’avons droit qu’à 20 jours par an (et moi, indépendant, à 0, mais c’est encore un autre débat). L’institutrice doit, en plus de son rôle d’enseignante, jouer également celui d’éducatrice, d’infirmière, de psychologue, de médiatrice. Ah oui! Ça doit être polyvalent, une institutrice. N’oublions pas qu’elle commence sa journée aux alentours de 8h30, qu’elle a une récréation vers 10h, qu’elle se tourne les pouces entre midi et treize heures trente, puis qu’elle a de nouveau une récréation vers 14 heures, termine sa journée, mains en poches, à 15h30 au plus tard. Elle est pas belle, la vie d’instit’?

UN TEMPS BÊTE À RÉGLER LES PROBLÈMES ADMINISTRATIFS

Pour les proches d’institutrices, entendez « les conjoints », donc les messieurs qui font un autre travail qu’elles et qui partagent leur vie, depuis parfois l’école normale (c’est mon cas et j’en suis très heureux), la définition du mot « institutrice » prend une autre tournure : Être institutrice, c’est se lever tôt, un peu comme tout le monde qui bosse sur cette planète, prendre la route bien avant 8h30 pour éviter les embouteillages, arriver tôt à l’école et commencer à faire quelques photocopies, corrections et autres mises en place dans la classe. Ben non, une instit’ ne commence donc pas à 8h30. Puis, arrive la journée de travail, les heures de classe où elle commence par passer un temps bête à régler les problèmes administratifs, pour s’entendre dire que maman a oublié de signer le journal de classe, papa était au travail, mémé n’a pas su faire le devoir car on lui a diagnostiqué un Parkinson, papy est mort cette nuit pour la cinquième fois en trois mois et j’en passe.
Arrive enfin la matière, le moment préféré de la journée de l’institutrice, car ses yeux brillent enfin à l’idée de pouvoir illuminer par son savoir, toutes ses petites têtes blondes et parfois moins blondes, tellement attentives, polies, à l’écoute, discipli… oups, pardon, là, je suis remonté par erreur dans le temps et je suis resté bloqué vers les années 80′ où c’était encore l’ambiance qui régnait dans les classes… Soit. Parlons aussi de la fin des cours! 15h30, la libération! On ouvre les portes (tant mieux, ça sent parfois le gymnase, alors qu’il n’y a pas eu sport aujourd’hui…) et tout le monde rentre chez soi. FAUX! Les enfants rentrent chez eux, ou alors restent à la garderie, ou vont au sport (au foot, à la danse, au judo, etc) et l’institutrice, elle, refait des photocopies, rencontre l’un ou l’autre parent, parfois, et même souvent sans rendez-vous (oui, un peu comme chez Midas) pour se faire engueuler comme du pus parce qu’elle a osé mettre une remarque au journal de classe pour une raison que seuls les parents estiment non justifiée.

« CE SONT TOUJOURS LES MÊMES PARENTS QUI VIENNENT »

Parfois, c’est plus agréable. Il arrive que des parents demandent comment cela se passe en classe! Oui, je vous le jure (pourtant c’est pas beau de jurer, tout comme c’est devenu pas beau de parler de congé de Noël ou de Pâques, mais ça aussi, c’est un autre débat, mille excuses). Là, le regard de l’institutrice s’illumine à nouveau (mais soyez rassurés, cela ne vaut pas la peine de les équiper de LED’s car la consommation électrique n’est pas énorme, au vu du nombre de fois que son regard scintille en une journée), elle se sent enfin impliquée et utile à quelque chose, tout comme elle se sent, et c’est certainement le plus important, soutenue par des parents pour qui enseignement, c’est à l’école, et éducation, c’est à la maison. Ouf!
Être instit’, c’est aussi préparer les réunions des parents, qu’elles soient collectives ou individuelles. Ça par contre, c’est assez tordant, d’une part parce que ce sont toujours les mêmes parents qui viennent (entendez ceux dont les enfants n’ont aucun souci) et d’autre part car il y en a une chiée qui ne se déplace même pas alors qu’elle avait rendez-vous. Donc, le lendemain de la réunion : -Dis-moi, mon petit Bidule, papa et maman ne sont pas venus hier à la réunion, ils avaient rendez-vous me semble-t-il.. -Ils ont oublié ! -Ah oui, comme toi aussi, tu as oublié de faire tes devoirs, d’apporter l’argent pour la sortie au musée des sciences naturelles et de faire signer ton journal de classe, je suppose…
Être instit’, c’est donc aussi rentrer tard chez soi et, après avoir fait un bisou à ses propres enfants (enfin, après le bain, ils sont propres, avant ça, ils ont aussi joué à la récré, peint, collé, couru…), se remettre au travail. Comment ça? Ben oui, lescorrections (moment le plus déprimant de la journée de l’instit’ et de son conjoint car c’est très exactement lors des corrections que ces deux personnes se disent : « Quand on pense que dans quelques mois, ils seront en humanités, eux qui ne savent pas encore qu’on ne met qu’une seule virgule à un nombre décimal… ».

DES VACANCES? OUI, MAIS ON N’OUBLIE VRAIMENT JAMAIS SON MÉTIER

Les corrections enfin terminées (ou pas), l’instit’ passe à autre chose, elle gueule sur ses propres enfants (qui ont pris leur bain entretemps, merci papa) car elle ne supporte que très modérément le bruit, après tout celui emmagasiné pendant la journée. Après quoi elle se remet au travail. NOOON! Ben oui! Elle attaque son journal de classe, car elle en a un aussi, mais vachement plus long que celui de ses élèves (en plus, il doit rester propre, celui-là), ses préparations de leçons, de bricolages (qu’elle teste évidemment à la maison pour avoir un modèle parfait à présenter en classe), elle court aussi chez AVA, chez CréaScrap, chez Carrefour, Lidl, au marché, chez IKEA (ça c’est pour les cadres 13×18 pour la fête des mères), partout où elle peut trouver du matériel utile à ses travaux. Entre toutes ces petites activités, elle use et abuse aussi de l’imprimante du domicile car celle de l’école est « bof bof », elle achète aussi tout son matériel scolaire (sans allocation de rentrée, évidemment et donc, à ses frais). C’est marrant, j’imagine rencontrer mon banquier chez Carrefour. – Tiens, bonsoir Monsieur Dupognon, que faites-vous ici ? – Ben je suis venu acheter un stylo Parker et des cartouches bleues pour le boulot, ainsi qu’un agenda et quelques blocs de feuilles pour imprimer les contrats… C’est du délire, hein ? Ben pas pour une instit’…
Je pourrais aussi vous parler des vacances, des looooongues vacances dont bénéficient les instits’, mais après ces quelques lignes, vous comprendrez, ou non, que, même quand nos épouses essaient d’en profiter au maximum, elles consacrent une bonne partie de ces moments de relâche pour continuer ou recommencer à préparer des leçons, corriger des piles monstrueuses de contrôles, rencontrer les collègues, retourner en classe pour ranger, aménager, trier… Mais alors, me direz-vous ? Pourquoi ne changent-elles pas de boulot, ces vieilles râleuses? Ben sachez qu’une institutrice sur deux change effectivement de boulot endéans les cinq premières années de carrière. Certaines autres essaient de tenir le coup et d’autres enfin n’y voient aucun mal car elles sont amoureuses de leur métier, tout simplement. Bonne rentrée scolaire à toutes et tous, enfants et instituteurs… »

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